Seloua Luste Boulbina

Seloua Luste Boulbina est agrégée de philosophie, directrice du programme « La décolonisation des savoirs » au Collège international de Philosophie, et chercheuse associée, habilitée à diriger des recherches au Laboratoire de changement social et politique de l’université Paris Diderot. Elle travaille sur les questions coloniales et postcoloniales dans leurs dimensions politiques et culturelles.

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Dans l’ombre de l’Occident, et autres propos : suivi de Les arabes peuvent-ils parler ?, Petite bibliothèque Payot, 2014

Les arabes peuvent-ils parler ? est un texte de Seloua Luste Boulbina publié à la suite de trois entretiens d’Edward Saïd. Edward W Said (1935-2003), figure de proue des études postcoloniales, proche de Noam Chomsky, est notamment l’auteur de L’Orientalisme, de Culture et impérialisme, et de Réflexions sur l’exil. Sur l’expérience de l’exil, les rapports entre Juifs et Palestiniens, le racisme, le colonialisme, ou encore le rôle politique de la littérature, trois entretiens limpides (« Dans l’ombre de l’Occident », « Entre deux cultures », « L’Europe et ses Autres ») où Edward Said revient sur son oeuvre et fournit des clés pour mieux comprendre la portée de sa pensée. L’ensemble est suivi d’un essai sur la manière dont les Arabes déracinés parlent d’eux-mêmes.

 

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L’Afrique et ses fantômes : écrire l’après, Éditions Présence africaine, 2015

« Me demandant comment introduire au mieux une réflexion sur le devenir décolonial, il m’a semblé qu’un témoignage était sans doute la meilleure entrée en matière. Ce que vivent les gens, ce qu’ils portent en eux mais aussi entre eux, quoique souvent imperceptible, n’est pas toutefois inaccessible. Les troubles coloniaux, les issues postcoloniales, les devenirs décoloniaux ne sont pas seulement des événements historiques, des phénomènes politiques. Ils sont, également, des perturbations ou des améliorations de la communication, en soi et entre soi. »
Seloua Luste Boulbina introduit ainsi son texte qu’Achille Mbembe commente de la façon suivante dans la préface qu’il en donne :
« L’histoire, la langue et la colonie sont, dans ce texte sobre et incisif, mis en relation avec l’architecture (intérieure), la politique (interne), l’espace sexué et le genre dévoilé.
Seloua Luste Boulbina se démarque de toute une tradition de la critique aussi bien anglo-saxonne que francophone (…)
Elle inscrit son effort théorique et méthodologique dans la logique de la vieille injonction de se connaître soi-même, qui implique la reconnaissance de l’émergence du sujet comme expérience d’émergence à la parole et au langage, et par ricochet à la voix. (…)
Plus qu’une doctrine, c’est donc une démarche qui est proposée. Cette démarche fait une large place à l’indétermination, à l’instabilité, à l’hésitation et au mouvement. Mais elle postule également que la postcolonie est, avant tout, un «entre mondes», une relation non seulement externe et objective, mais aussi interne et subjective. »