DAK’arc, journée du 22 novembre 2016. « Un regard sur les pratiques artistiques en Afrique, aujourd’hui », avec Patricia Selani, commissaire d’exposition et enseignante à l’école des Beaux-Arts de Nantes.

La matinée fut consacrée en premier lieu à une présentation de Patricia Solini ainsi qu’à un récapitulatif de son parcours professionnel en tant que commissaire d’exposition. Entre autres manifestations, Patricia Solini a organisé en 2004 la résidence d’artistes Beautés.afriques@Nantes, ayant donné lieu à une exposition du même nom au Lieu Unique de Nantes, et dont un exemplaire du catalogue a été distribué à chaque étudiant de l’Arc. L’exposition consiste en la réunion de dix-huit artistes venus du Cameroun, du Bénin, du Congo Brazzaville, de la Côte d’Ivoire, de la République Démocratique du Congo, du Nigeria, d’Ethiopie, du Mali, d’Algérie, du Sénégal, du Togo comme d’Allemagne, de France, d’Autriche ou encore de Belgique. Nous en avons profité pour discuter du passé de Nantes et du poids historique majeure que la ville a eu dans la mise en place de la traite négrière en France aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. A cet égard, il a été fait mention du mémorial de l’abolition de l’esclavage de Krzysztof Wodiczko & Julian Bonder, architecte qui ont fait le choix d’une édification souterraine, au niveau de la Loire.

La toute fin de matinée a été consacrée au visionnage du film C’est loin là-bas d’Eric Watt, consistant en une série de témoignage et d’entretiens avec les artistes africains ou issus de la diaspora ayant participé à Beautés.afriques@Nantes.dakart4

Vers 14h, les étudiants se sont livrés à un exercice de revue de presse. Chacun s’est consacré à produire un compte rendu oral d’une coupure de journaux consacrée à la biennale de Dakar, DAK’ART 2016. Ont été mentionnées les nombreuses difficultés rencontrées au cours de la mise en place de l’événement (œuvres bloquées à la douane, installations vidéos non-fonctionnelles la veille même de l’ouverture, etc) et qu’a du surmonter Simon Njami, écrivain, critique d’art et commissaire d’exposition, sous des délais très courts et au moyen d’un bdakart1udget de seulement 400 millions de francs CFA(610 000 euros). S’en est suivi un récapitulatif de l’historique de l’évènement, qui remonte au début des années 90. Ainsi, la première itération de l’évènement, ne regroupant qu’une minorité d’artistes issus du continent même, donna lieu à un certain mécontentement de la part d’une partie des acteurs des mondes de l’art africains. L’ambition de la exposition fut donc reconsidérée lors de l’itération de 1996 qui se revendiquait « première biennale d’art africain contemporain ». Les étudiants et Patricia ont ensuite discuté d’initiatives sénégalaises comme l’école de Dakar ou le laboratoire Agit’ART.

 

La journée s’est conclue par le visionnage d’entretiens avec Simon Njami, précédemment mentionné, Barthélémy Toguo, artiste camerounais, et Pelagie Gbaguidi, artiste d’origine béninoise. Les thèmes abordés étaient notamment liés à la vocation de de susciter un certains ré-enchantement du monde, une question centrale dans l’organisation de la biennale de 2016.