Sammy Baloji

Licencié en sciences de l’information et de la communication, Sammy Baloji est membre du Vicanos club, un collectif d’artistes qu’il a fondé avec quelques amis il y a plus de dix ans. Sa première passion a été la bande dessinée mais il s’est progressivement orienté vers l’audiovisuel avant de découvrir dans la photographie la forme la plus adéquate de son expression artistique. Dans ses photos, il aborde des thèmes variés : les expressions corporelles dans « La danse des bras », l’ethnographie dans le reportage « Bunkeya survivance d’une royauté », et l’architecture dans ses travaux sur le patrimoine industriel et urbain du Katanga, la province du Sud-Est du Congo où il est né. Il collabore étroitement aux activités de l’espace culturel francophone de Lubumbashi.

Portrait #3: Groupe de Femmes Warua sur fond d'aquarelle de Dardenne. Séries : Congo Far West: Retracing Charles Lemaire’s expedition, 2011
Portrait #3: Groupe de Femmes Warua sur fond d’aquarelle de Dardenne. Séries : Congo Far West: Retracing Charles Lemaire’s expedition, 2011

Né en République Démocratique du Congo en 1978, Sammy Baloji vit et travaille entre Lubumbashi et Bruxelles. Il commence à photographier sa ville afin de reproduire les paysages urbains pour les bandes dessinées qu’il réalise avec ses amis. Grâce aux photographes Simon Mukunday et Marie-Françoise Plissart, il perfectionne sa connaissance de la photographie, en réalisant des séries sur l’héritage culturel, industriel et architectural de sa région, le Katanga. L’essence de son travail réside dans le questionnement de l’identité et de la société congolaise, dans un enchevêtrement de temporalités et d’espaces, entre passé et présent, réel et imaginaire. Ses premières œuvres en photo et en vidéo (Likasien 2005 et Mémoire en 2006) attirent l’attention des curateurs qui l’invitent dans des expositions collectives ou solos : Musée du Quai Branly, Dilston Grove, Tate Modern, Musée Royal d’Afrique Centrale, Mois de la Photo, Biennale du Cap, Addis Photo Fest… Il a été exposé de janvier à début mars 2014 à l’Autograph ABP à Londres.
Il reçoit les Prix Afrique en Création et Image à la Biennale de Bamako en 2007. Finaliste du Prix Pictet, il obtient en 2009 le prestigieux Prix de la Fondation Prince Claus.
En 2010, The Beautiful Time in Katanga, sa première exposition solo aux États-Unis, est présentée au Museum for African Art (New York), puis au Smithsonian Museum(Washington). Dans la foulée, son œuvre se retrouve dans des collections publiques et privées : Smithsonian, Virginia Museum of Fine Arts, CNAP, Musée du Quai Branly, Musée des Confluences, Mu.ZEE, Museum of Modern Art Equatorial Guinea, Arthur Walther Collection… En 2012, Sammy Baloji est nominé au Prix de la Découverte des Rencontres d’Arles avec la série Kolwezi. La même année, il est récompensé par le Spiegelprijs.
Dévoilant par ses démarches de création la mémoire du passé pour raconter la société d’aujourd’hui, Sammy Baloji « n’est ni un militant ni un activiste, mais un artiste qui prend position sans détour et sans rancœur » (N’goné Fall).
Profondément concerné par l’identité et le devenir de sa région natale, il fonde en 2010, dans une dynamique collective, l’asbl Picha(« image » en swahili). L’association organise la biennale Rencontres Picha et soutient le développement des pratiques artistiques locales.

Essays on Urban Planning. Essai photographique sur la planification urbaine de 1910 à nos jours de la ville de Lubumbashi, 2013 (présenté au pavillon Belge, Biennale de Venise de 2015)
Essays on Urban Planning. Essai photographique sur la planification urbaine de 1910 à nos jours de la ville de Lubumbashi, 2013 (présenté au pavillon Belge, Biennale de Venise de 2015)

(Un très bel article sur la première exposition personnelle de Sammy Baloji à la Galerie Imane Farès, 802 That is where, as you heard, the elephant danced the malinga. The place where they now grow flowers.)