Les cinémas d’Afrique

Journées avec Jean-Claude Rullier 25/10/16 et 07/11/16

LES CINÉMAS D’AFRIQUE

Souleymane Cissé (né 1940) (Mali)

Un des pères du cinéma d’Afrique indépendant. Il commence à tourner en 1965. 6 films à son actif. Reçoit une formation au VGIK en URSS, Andrei Tarkovski fut son professeur. Il est très impacté par l’exécution de Patrice Lumumba. (Lumumba est, l’une des principales figures de l’indépendance du Congo. Il fut assassiné par les colons.)

Il créé une trilogie :

-FINYE (le vent) 1982

-YELLEN (la lumière) 1987

-WAATI (le temps) 1995

WAATI : extrait vu en classe. Dialogue dans les miroirs, entre Nandi et la fille et de ses persécuteurs. On ne les voit jamais face à face sauf pour la confrontation. Cinéma de la parole et du regard. Définition (par WAATI) de l’identité africaine.

Mahamat-Saleh Haroun (né 1961) (Tchad)

DARRAT, saison sèche 2006

Extrait vu en classe : Atim devient apprenti boulanger chez l’homme que son grand-père lui a demandé de tuer.

Photos du tournage vues en classe : Production en partenariat avec des équipes européennes. L’équipe de tournage est métissée

Abderrahman Sissako (né 1961) (Mauritanie)

Timbuktu 2014 (7 césars, dont celui du meilleur film et meilleur réalisateur)

La vie sur terre 1998; S’inscrit dans un projet porté par Arte (2000 VU PAR….) , qui demande à un cinéaste par continent de faire un film qui donne son point de vue sur le passage à l’an 2000. Extrait vu en classe : Un homme (joué par Abderrahman Sissako) décide de retourner dans son pays natal. Lecture d’une lettre dans l’extrait : « Ce que j’apprends loin de toi vaut-il ce que j’oublie de nous ? »

Idrissa Ouedraogo (né 1954) (Burkina Faso),

YAABA 1989; Extrait vu en classe : deux enfants jouent dans l’eau. On note le soucis cadre. Jeu avec le hors-champ. Making off du film réalisé par Djibril Diop Mambety

Djibril Diop Mambety (1945-1998) (Sénagal),

Touki-Bouki, 1972

Série de 3 courts métrages, il ne pourra en faire que 2 :

Le Franc 1998

La petite vendeuse de soleil 1999

Thomas Sankara (1949-1987) (Burkina Faso), chef de l’état de 1983-1987

Il est un personnage majeure dans l’indépendance du Burkina Faso. Il est à l’initiative du nouveau nom du « Burkina Faso » (le pays des hommes intègres). Il est à l’initiative (parmis d’autres) du festival des cinémas d’Afrique FESPACO à Ouagadougou et encourage la création d’Ecoles de cinéma à Ougadougou. Il est assassiné en 1987, on présume par des partisans de Blaise Compaoré, qui prendra sa suite en tant que président de la République .

Ousmane Sembène (1923-2007), (Sénégal) cinéaste et écrivain

Figure emblématique du cinéma africain. Premier film africain indépendant, style de film très brut. La finalité de ses film est le message. Il fait ses études aussi au VGIK à Moscou

Borom Saret 1963; A cette époque, faire du cinéma c’est retrouver son identité. Les films montrent maintenant un lieu d’interactions humaines.

Xala (l’impuissance temporaire), 1975; extrait vu en classe : les africains prennent le pouvoir, puis sont soudoyés par les français.

Il écrit : Les petits bous de doigts de Dieu 

Cheick Oumar Sissoko (né 1945) (Mali),

Guimba, un tyran, une époque  :1995; Reconstitution Moyen Age, avec costume d’époque. Les personnages principaux sont poussés au ridicule. Métaphore du tyran qui évoque surement le président de l’époque au Mali, Moussa Traoré.

Cinéma d’Afrique du Nord (Maroc>>>Egypte)

Le cinéma du Maroc et d’Algérie est en général très militants.

Nabil Ayouch (né 1969) (Maroc-France), cinéaste ; Cinéaste très engagé politiquement

-Much Loved, 2015; Extrait vu en classe. Traite de la condition de la femme au Maroc.

-Ali Zaoua, prince de la rue, 2000; Traite des enfants grandissant dans la rue au Maroc.

Youssef Chahine, (1926-2008) (Egypte)

 

Cinéma d’Afrique du Sud

Le cinéma d’Afrique du Sud utilise les codes du cinéma hollywoodiens. Les films sont peu diffusés sur le continent.

Souleiman Ramadan (né 1955), Afrique du Sud

ZULU Love Letter 2004. Extrait vu en classe. Esthétique de Thriller.

Nollywood : genre cinéma du Nigéria et Gana, style séries B américaines.

Cinéma Lusophone

Zézé Gamboa, (né 1955) Angola

Un héros ; 2004. Extrait vu en classe histoire d’un soldat qui revient d’une guerre civile. Il tente de se réapproprier son environnement.

Flora Gomès (né 1949) Guinée Bissau

Nha Fala 2002 ; comédie musicale.

Cinéma de la diaspora

Hailé Gerima (né 1946), Ethiopie

TEZA (la rosée) 2008


CHRONOLOGIE

Les français qui dénonçaient le colonialisme :

-Afrique années 50 René Vautier

-Les statues meurent aussi Chris Marker et Alain Resnais

-Les maîtres fous Jean Rouch (ethnologue)

Ousmane Semène dira à Jean Rouch : «  Je te repproche de nous regarder comme des insectes »

Premiers films africain indépendants :

1963 : Borom Saret, Ousmane Sembène

60’s : cinéma pour retrouver son identité

70’s : films militants

1975: XALA, Ousmane Sembène

80’s : Cinéma africains vit sous perfusions de l’état français. Pour raisons économiques

Souleiman Cissé : Pour devenir moderne, il faut se souvenir de ses racines

90’s : continue à faire du cinéma engagé mais dispertion des cinéastes sous pression de la mondialisation.

1999 : Le Franc, puis La petite vendeuse de soleil  Djibril Diop Mambety

2000 : Cinéastes africains s’occupent moins de leurs origines. Ils revendiquent l’errance. Le plus gros de la création est dans le documentaire.

Les cinémas d’Afrique d’aujourd’hui

Cinéma des années 2000 : Les cinéastes sont à la fois en Afrique, à la fois en Europe.

Abderrahman Sissako : « Je suis cinéaste, je n’ai jamais quitté mon continent parce que je le porte en moi »

Cinéma très attentif à l’énonciation cinématographique.

Haroun Saleh (Tchad): (vu extrait en classe : Daratt) Il pense ses récits en terme d’images. Sembène n’avait pas le soucis de l’image, c’était le propos en premier.

Haroun Saleh : « On ne peut plus produire pour éveiller les conscience, ce n’est plus suffisant. Il faut cette humilité de porter le cinéma… »

C’est une façon de faire du cinéma, qui fera passé une esthétique, une plastique plus africaines.

Un nouveau souffle avec l’arrivée du numérique.

Boubacar Diallo ; (Burkina Faso) Sofia : Gros buzz en Afrique

Diallo va être diffusé au FESPACO après de longues négociations, car son cinéma est différent, plus proche d’une esthétique télévisuelle. Ils ne correspondait pas aux « critères » de cinéma d’auteur.

Sékou Traoré : L’oeil du cyclone

extrait vu en classe : Une avocate va rencontrer un chef rebelle que personne ne veut défendre.

Esthétique proche de l’esthétique télévisuelle.

Il y a une diversification des cinémas. Comme en Europe, on trouve du cinéma d’art et essai et des plus grosses productions.


LE DOCUMENTAIRE

Développement du documentaire de création, frontière entre documentaire et fiction souvent mince.

(1984) Idrissa Ouedraogo : Issa le tisserand. Dénonce les conditions de tisserand, le tissage qui ne marche plus. Le tisserand est obligé de vendre de la friperie. Fiction-documentaire

(80’s) Gaston Kaboré : Rabi Fiction-documentaire

Histoire autour d’un jeune garçon, Rabi, et de sa tortue.

On trouve également des créations de films à but éducatifs. (Pour ne pas transmettre les IST, pour l’hygiène..)

C’est important de récupérer son propre regard sur les réalités africaines. Ne plus avoir que le regard des européens.

Une grande partie de ce cinéma est reconnaissable par son parti-pris au récit. L’auteur est dans le récit et dit « Je »

Par exemple :

Jean-Marie Téno (il vit entre la France et l’Afrique) il s’inscrit dans une ligné du cinéma des 60’s (cinéma de conscientisation)

1992 :Afrique je te plumerai ; comment les élites reproduisent ce qu’ils ont subit

1994 :La tête dans les nuages ; comment les personnes suivant des études ou une instruction ont du mal à survivre

1999 :Vacances au pays ;Sur la modernité inadapté…

1999 : Chef ! visite dans son village, inauguration d’un monument

Cinéma d’intervention parce qu’il dit « Je », il parle en voix off.

vu extrait en classe : Jeune garçon qui se fait battre après avoir volé des poulets .

Le documentariste met en scène le réel :

2002 : Le mariage d’Alex (film sur la polygamie, condition des femmes dans les sociétés traditionnelles

2004 : Le malentendu coloniale (Namibie au 19eme )

Lieux Saints : (Vidéo Club à Ouagadougou, comme

 

Moussa Touré : il a participé a des tournages de Sembène, de Mambeti et de Truffaut pour le film Adèle H  il va devenir ami de Bernard Giraudeau.

Il a d’abord fait des comédies. Puis après avoir découvert le numérique, qui lui permit de se détacher des producteurs français. Il se lance alors dans le documentaire.

2003  Nous sommes nombreuses ;sur les femmes violées

2004 5 x 5 ; sur un homme qui a 5 femmes

2009 Les techniciens sont nos cousins. Sur le problème des moustiques, provocant des maladies mortelles.

2012 La pirogue ; sur des clandestins

Il fonde sa propre société de production : « Les films du crocodile » et son propre festival « Moussa invite »

2002 Poussières de ville : vu extrait en classe : enfants qui dorment dans la rue. Moussa Touré passera des nuits avec eux.

 

Alassane Diago :

Les larmes de l’émigration (2010). Il est allé dans son village natale, filmer sa mère. Son père est parti et n’ai jamais revenu, le marie de sa sœur aussi.

Extrait vu en classe : Interview frontal de la maman qui explique la faim qu’ils ont subit pendant toute l’enfance du réalisateur.

 

 

Felix Samba Ndiaye

Question à la Terre Natale (2007), pose beaucoup de questions politiques.

AFRICADOC, lancé par Ardèche image. Le projet est d’aider à la création d’une filière professionnel en Afrique et d’ouvrir des moyens de distribution, des entreprises de production et post-production directement en Afrique. Elle permet également la création d’un Master-documentaire à Université Gaston Berger à Saint-Louis au Sénégal.

Dilemme qui se joue : Teno critique en disant que Africadoc se calque sur le cinéma européen, car le projet est aussi financé par l’Europe.

Jeunes réalisateurs documentaire :

 

 

Zolani N’Devu (Afrique du sud)

Il vient d’une école de cinéma à Kepton en Afrique du Sud. L’école s’appelle « Big Fish »

To the one I love (2012): court métrage documentaire ; rencontre avec son père pour la première fois, qui l’a abandonné à l’âge de 1mois.

 

 

Majori Sani

Il a fait ses études à Gaston Berger à saint-Louis au Sénégal, fait parti d’Africadoc.

Pour le meilleur et pour l’oignon ! 2009. Il fictionnalise le réel. Comme Flaherty, il demande aux personnes de jouer le propre rôle.

Pour plus d’informations : A LIRE :

Les cinémas d’Afrique Noir. Olivier Barlet

Les cinémas d’Afrique Noir des années 2000. Olivier Barlet

 

 


CINÉMA DE L’ORALITÉ

Forme d’écriture africaine : la parole

Pour Léopold Sédar Senghor l’image et le rythme sont essentielles en Afrique. Le mot y est plus qu’image. Liberté V, le dialogue des cultures. Léopold Sédar Senghor

Guimba (Idrissa Ouedraogo): le conteur présente le film que l’on va voir.

Le Grillo finit le récit à la fin aussi.

Waati (le temps )Souleymane Cissé

Début du film : Grand-Mère qui raconte les débuts de la vie sur Terre, raconte le monde des origines.

Gaston Kaboré (1982) Wend Kuuni ; le don de dieu

un jeune garçon est retrouvé orphelin et muet, il est adopté puis retrouvera la parole après avoir eu un choc. Là il pourra raconter son histoire.

Serge daney « La Rampe » critique cinématographique. Il suivait de près les cinémas d’Afrique. En 1977 il critique un film de Sembène : Ceddo

Sembène Oussman: Ceddo

Joute oratoire, Jaraf à un rôle de passeur de parole. Le film dénonce les conversions forcés à l’Islam. Le film est toujours interdit au Sénégal.

Djibril Diop Mambéty

Le voyage de la Hyène « Touki-Bouki » 1973

Histoire d’un berger, « Mori » qui décide de partir en France. Scène de fin, course de Mori qui ne monte par sur le bateau. Il bouleverse les codes du montage. Remarquable travail sonore.

Alain Gomis , histoire d’un garçon qui comprend qu’il doit mourir le soir même.

Balufu bakupa Kanyinda ; Le damier : Jeu de dame entre le président et un homme du peuple.